Le sol est le milieu d’ancrage des plantes terrestres, et le lieu où elles puisent l’eau et les éléments minéraux qui leur sont indispensables. Il s’y développe aussi, très généralement, une microflore et une microfaune pouvant avoir une forte influence sur les propriétés physiques et chimiques du sol, donc indirectement, sur les plantes qui y poussent. Ce chapitre n’aborde que les aspects du sol en tant que réservoir d’eau pour les plantes.
Les plantes perdent de l’eau vers l’atmosphère d’une façon continue par évapotranspiration (surtout le jour mais parfois, dans une moindre mesure, la nuit) alors que les apports d’eau par la pluie ou l’irrigation sont intermittents. Or les plantes n’ont généralement qu’une autonomie hydrique limitée[1]. Le sol est donc pour elles un réservoir indispensable à leur survie, d’où l’importance de bien connaître cette fonction essentielle du sol en tant que réservoir d’eau pour les plantes. Nous rappelons en premier lieu dans le paragraphe II de ce chapitre les principales caractéristiques physiques d’un sol, lesquelles interviennent directement dans sa fonction de réservoir d’eau. On y verra que le sol est un milieu très particulier comprenant trois phases distinctes : solide, liquide et gazeuse.
Le paragraphe III expose les caractéristiques qui définissent le sol en tant que réservoir d’eau pour les plantes. Comme on le verra, l’eau du réservoir sol n’est pas également disponible pour les plantes, comme le serait celle d’une bassine par exemple. Contrairement à ce type de réservoir, la capacité en eau du sol dépend des propriétés physiques du substrat. Ces propriétés vont en effet intervenir pour définir la disponibilité de l’eau présente dans le sol. De ce point de vue, chaque type de sol (sableux, limoneux, argileux) est particulier.
Une fois connues les propriétés du sol en tant que réservoir « statique » d’eau, il manque encore un point important pour comprendre l’alimentation en eau des plantes, à savoir la dimension dynamique (paragraphe IV). Nous savons que les différences de potentiel hydrique sont à l’origine des déplacements de l’eau (voir Chap. I.2). Sa vitesse de déplacement dépend, elle, d’une caractéristique du substrat appelée conductivité hydraulique. Cette variable, qui dépend beaucoup de l’humidité et de la nature du sol, a des effets importants sur l’absorption de l’eau par les plantes
Enfin, sous l’influence de différents facteurs, dont le climat bien entendu, la quantité d’eau contenue dans un sol évolue en permanence. Pour la production végétale, il est donc indispensable de suivre le bilan des entrées et des sorties d’eau et de pouvoir, par différents moyens actifs (irrigation) ou passifs (mulching, sarclage et autres), le modifier si nécessaire. Le bilan hydrique des cultures et des forêts est détaillé dans les Chapitres IV.1 et IV.3 de cet ouvrage.
Enfin, nous proposons deux petits compléments à ce chapitre. Le premier montre les différences fondamentales, du point de vue hydrique, entre un sol horticole et un sol de grande culture. Le second donne quelques informations sur les hydrorétenteurs.