Note :
Ce chapitre est repris, avec modifications mineures, d’un article de François Tardieu publié en 2012 dans le n° 330 de la revue BIOFUTUR, sous le titre : « Tolérance des plantes à la sécheresse, des solutions existent dans la nature »
La sécheresse affecte aujourd’hui de nombreuses régions du globe et a des conséquences négatives sur la production agricole. Cette situation ne devrait pas évoluer favorablement si l’on se fie aux modèles de changement climatique qui prédisent des pluies moins intenses et plus variables aux latitudes « méditerranéennes » (Field et al., 2014), bien que ce fait soit discuté à l'échelle mondiale (Sheffield et al., 2012). En particulier, les scenarios de sécheresse pour le maïs en 2050 seront probablement similaires à ceux observés aujourd'hui, mais plus fréquents (Harrison et al., 2013).
Ces changements climatiques sont d’ores et déjà une cause probable de la réduction des rendements de plusieurs cultures (Brisson et al., 2010). Cette réduction se produit d’ores et déjà, alors que les ressources en eau pour l’irrigation seront probablement réduites, ou au mieux maintenues dans les prochaines décennies, du fait de la compétition avec d’autres usages de l’eau (maintien du cours des rivières, usages industriels ou urbains...) (voir Chap. IV.1), et que la demande en produits agricoles augmente. La sécurité alimentaire nécessite donc des investissements importants pour le développement de variétés pouvant au minimum maintenir une production acceptable malgré une moindre disponibilité en eau.