Nous avons vu que la contrainte hydrique entraînait chez les plantes de nombreuses modifications, de leur physiologie, de leur morphologie ou de leur croissance. Il est important de remarquer que ces modifications ne sont pas synchrones : certaines d’entre elles sont précoces et d’autres plus tardives. L’irrigation peut porter sur l’une ou l’autre des fonctions de la plante affectées par la sécheresse. Un exemple de la chronologie de différentes fonctions de la plante est illustré par la Fig. 17. On y voit que lorsque la contrainte hydrique augmente, c’est en premier la croissance qui est affectée, d’abord celle en diamètre (dans le cas des arbres) puis celle en hauteur. Lorsque la contrainte hydrique se poursuit, ce sont ensuite la conductance stomatique (donc la transpiration) puis la photosynthèse qui se réduisent. Enfin, il est intéressant de constater que la croissance des racines n’est affectée qu’en dernier, ce que l’on peut interpréter comme une adaptation de survie.
Figure 17. Niveau de quelques fonctions physiologiques (F/F0) mesurées sur de jeunes plants de Populus euphratica soumis à un dessèchement en fonction de la teneur en eau relative (TER) du sol (0% : sol totalement sec ; 100% sol parfaitement humide). Chaque courbe représente la réponse des plants soumis au stress hydrique, exprimée en % de celle des témoins bien alimentés en eau (repris de Bogeat-Triboulot et al., 2007). Sont représentées :
- la croissance des tiges (en hauteur et en diamètre) et des racines ;
- la photosynthèse (A) ;
- la conductance stomatique (gs).