6. Conclusions
Au final, le système sol – plante, dans lequel les interactions entre le sol et les racines jouent un rôle très important et où les aspects dynamiques ne peuvent être ignorés, est, au regard des processus d'absorption hydrique, un système complexe.
Globalement, par son développement et son fonctionnement, le système racinaire modifie en effet largement le milieu sol dans lequel il est placé. En retour, les propriétés hydriques du sol affectent la croissance et le fonctionnement racinaire. Ces effets peuvent être directs et locaux, agissant alors sur chacune des différentes racines du système, ou bien indirects en agissant sur le fonctionnement de la plante tout entière ou sur d'autres variables du milieu (liaisons entre teneur en eau et résistance mécanique à la pénétration par exemple). Ces interactions entre le sol et le système racinaire sont des interactions dynamiques. Au cours du temps, le sol peut subir en effet des variations de teneur en eau considérables dans des laps de temps réduits, en relation avec les précipitations et l'absorption notamment. Grâce aux phénomènes de développement (croissance, ramification, mortalité), eux-mêmes sous la dépendance du facteur hydrique, le système racinaire va modifier au cours du temps la configuration spatiale de ses surfaces d'absorption ainsi que la distribution de ses capacités d'absorption. A plus court terme, Cette configuration spatiale et la distribution des capacités d’absorption et de transfert dans le système racinaire jouent un rôle central, en interaction avec les propriétés de transfert du sol, dans la satisfaction des besoins en transpiration de la plante.
Pour comprendre ces interactions, la modélisation des processus liés à la plante et à son système racinaire mais également des processus sol (transferts) sont nécessaires. Cependant, le besoin de détails dépend des objectifs de la simulation : des modèles de bilan hydrique sont probablement suffisants pour des applications en gestion de l’irrigation, les modèles macroscopiques sont très utiles dans des modèles de culture à l’échelle de la parcelle ou pour des applications hydrologiques. Les modèles structure-fonction, pour leur part, plus individu-centrés et intégrateurs, permettent de mieux comprendre les interactions et rétroactions entre les diverses composantes du système sol-plante, de mieux prendre en compte l’hétérogénéité du sol et de la plante et au final mieux préciser les caractéristiques du couple sol-plante à même d’être plus importants dans la tolérance et résistance aux déficits.